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qui répondait : «J’ai vu ton signal, je suis prêt.» Je devais compter jusqu’à dix, puis il tirait. Mais on n’avait pas de signal qui disait : «Je ne suis pas prêt.» Je n’y avais pas pensé, et je n’étais pas prêt! On m’a finalement donné le signal. «Je suis prêt.» J’attendais depuis si longtemps que quand j’ai reçu le signal, instinctivement, j’ai pris mon arc, et je l’ai visé. Il était tout près du bord du gratte-ciel. Je pars à la recherche de la flèche. Rien! Frustré, je me dévêtis. Je crois pouvoir mieux sentir le fil sur ma peau nue. Le cœur brisé, je descends du bord. Tout à coup, je sens un fil de pêche caresser ma cuisse. La flèche se balançait dangereusement sur le bord du coin de l’édifice. Un petit jeux Un simple petit coup de vent l’aurait fait tomber. Après avoir fait passer des fils de plus en plus gros, on a apporté un sac de toile. Dans ce sac, il y avait un élément très important de communication : l’interphone. Un tout petit interphone est connecté. On entend la voix de Philippe. C’était un moment important. Les quatre personnes sont réunies; on peut enfin commencer à travailler. Le gardien s’en va. Jean-François peut à peine parler à cause de sa tête à l’envers. On revient rapidement sur nos pas. On enfile nos chaussures. On monte l’équipement comme des fous. J’installe un petit piège dans la cage d’escalier. Ça servira d’alarme si quelqu’un monte sur le toit. À ce moment-là, tout est parfait. Il n’était pas encore minuit. Il ne restait qu’à faire passer les fils d’installation du câble. Dans trois heures, tout serait parfait. On est prêts à tirer le câble. Le câble de Philippe est prêt. La corde de nylon est dans nos mains. On est prêts. À un certain moment, je crois que j’ai laissé aller trop de câble. Tout à coup, je vois le câble tomber. Ça fait un bruit d’enfer. Je me demandais ce qui se passait. On a presque perdu le câble. «Philippe, qu’est-ce qui se passe?» Il me dit : «On n’a pas pu le tenir.» Quelle malchance! Je ne parlais pas français. Je ne comprenais donc pas les détails de ce qui clochait. C’était peut-être mieux ainsi. On a dû tirer plus de cent mètres de câble, plus la corde. Je ne sais plus ce qu’on gagnait à chaque tentative. Peut-être a-t-on bûché pendant une, deux, trois, quatre minutes pour ne remonter qu’une petite partie du câble. Après peut-être une demi-heure, c’était devenu quasiment impossible. On était dans un sale pétrin. Quelqu’un s’approche sur le toit. Jean-François l’entend également, et se cache aussitôt. Je le vois. On dirait un animal mort. Avez-vous déjà joué à cache-cache, et vous êtes-vous déjà réfugié derrière un gros tronc? Le policier arrive sur le toit. Puis votre compagnon approche. Il fait le tour du tronc. Il avance, vous avancez. Il arrête, vous arrêtez. L’homme tourne autour de l’obstacle au centre de la tour. Je tourne dans le même sens, mais diamétralement opposé. Ce petit pas de deux peut durer une éternité, jusqu’à ce qu’un des deux se tourne et que vous vous fonciez dedans. C’est ce qui s’est produit. Il tourne, je tourne. Il arrête, j’arrête. Il marche, je marche. S’il fait volte-face, oups! On joue à cache-cache. h, août Albert veut abandonner. «Je ne veux plus le faire. Ce n’est pas possible. On n’y arrivera pas.» C’était peine perdue. Je ne pouvais pas discuter avec lui, c’était inutile. Il allait de l’avant malgré tout. C’est impossible qu’il ait pensé qu’on puisse ramener le câble avant le lever du jour. Imaginez après tous ces mois de préparation jeux On était finalement sur le toit, et il nous fallait arrêter, car le câble était dans cet état. À l’aube, j’ai supposé que le projet tombait à l’eau. On a fait de notre mieux, partons d’ici. C’était une journée brumeuse. Je me suis dit : «Ah! merde!» Il y avait aussi du vent ce matin-là. On pouvait voir que le câble semblait très, très relâché. J’ai tiré comme un fou. J’ai finalement attrapé le câble. Étrangement, le dernier mètre était le plus facile. Malgré l’abandon de ses acolytes. Puis Jean-Louis a dit lors de sa dernière conversation : «Philippe! J’ai réussi, j’ai deux étaux! Ça y est, le câble est fixé!» Tout à coup, on voit une tache noire tomber du sommet des tours. On ne savait pas ce que c’était. J’ai dit : «Mon Dieu! C’est quoi?» J’ai vu ce truc tomber. Je n’arrivais pas à y croire. Je me suis dit : Ça y est. Tu t’es dupé depuis tout ce temps. Il est tombé dès ses premiers pas loin du toit. Il est peut-être mort. Sur le toit du gratte-ciel où se tenait Philippe, il y avait une immense roue. Dès que l’ascenseur s’activait, la grosse roue bougeait. J’ai crié : «La roue! La roue!» à Jean-François, quand j’ai vu la roue géante se mettre en marche. Mon sort était écrit. Le temps ne jouait plus en ma faveur. J’étais très inquiet. Pour la première fois, j’avais peur. «Oh! mon Dieu! Il est épuisé, tout comme moi.» Peut-être pas autant que moi, mais pour ce qu’il a à faire jeux jeux ce n’est pas une bonne chose. Ce câble est le pire câble qu’on ait fixé. J’avais vraiment peur. J’ai dû prendre la décision de transférer mon poids du pied sur l’édifice au pied sur le câble. Je vais sûrement mourir si je marche sur ce câble. Mais je ne pouvais pas y résister. Je n’ai fait aucun effort pour résister à l’appel du câble. La mort est très proche. Je me suis mis à marcher comme un funambule qui analyse son câble. Plutôt que d’analyser le câble sur toute sa longueur, c’est-à-dire voir le premier cavaletti, voir le milieu souple et traître, voir le deuxième cavaletti, non. Je me rends au premier cavaletti, et ça me suffit. Le moment est venu d’y aller. Son visage a changé. Il était très tendu, puis tout à coup, j’ai senti un soulagement en lui. Je me suis dit : Ça y est. Il est en confiance. Tout va bien. Dans une de mes traversées, j’ai fait quelque chose qui a épaté la foule. J’ai regardé en bas pour voir ce que je ne reverrai jamais plus. Peut-être n’était-ce qu’une illusion, mais j’ai entendu la foule. J’ai vu la foule. Je l’ai entendue murmurer. C’est au-delà de ce que vous pouvez imaginer. C’est époustouflant. L’ampleur de l’événement et l’incroyable taille de la situation m’ont impressionné