Radio CFM 92 FM en ligne écouter en direct Radios françaises La qualité et la diffusion en continu.
il y a quelque chose de tout particulièrement français que nous n’avons pas encore célébré. Les règles de l’ordre sont nécessaires pour y arriver. Tout mon travail est fondé sur un principe que vous choisissez de nier. Je me demande pourquoi vous postulez un emploi auprès d’une personne que vous croyez vieux jeu. Monsieur, je… J’admire profondément l’envergure de votre travail. Vous avez innové avec vos techniques. Je dois m’excuser si j’ai involontairement insulté votre personne. Peut-être, madame, que quand vous aurez été connue et sujette au ridicule depuis aussi longtemps que ma famille, vous penserez de nouveau à notre conversation. Bonne journée. Trois minutes, diriez-vous ? L’entrevue s’est-elle bien déroulée ? Pas tellement. Avez-vous un candidat préféré, maître ? Le roi souhaite améliorer la perfection et viser l’impossible. Je suis entouré de barbares. Je risque sûrement l’exécution si je le déçois. La prison, plutôt. Salissez-vous les mains et voyez ce qui poussera. C’est ce que votre père aurait fait. Vous avez déjà dit : « Aucun homme, même le plus grand, « ne sait ce qu’il veut avant de l’obtenir. » C’est vrai. Un gentilhomme souhaite vous voir. Monsieur Le Nôtre. Ici ? Ne vous en faites pas, je resterai. Venez. Tenez. Allez. Madame vous rejoindra dans un instant. Mon père m’a enseigné le jardinage. Il m’a encouragé à voir la beauté et à la recréer, non pas comme exercice, mais comme acte de foi. Il m’a dit que c’est Dieu, le premier, qui nous a mis dans un jardin et que lorsque nous avons perdu l’Éden, notre destin est devenu de le réinventer, mais que peu d’entre nous sont doués de ce savoir. Quelques-uns seulement ont ce don. Je vous ai espionnée aujourd’hui, avant l’entrevue. Vous avez déplacé un de mes pots. C’est vrai. Ça a piqué ma curiosité. Je serai bref. J’ai regardé vos plans de nouveau. Vous ne les aimez pas. Cela ne me fait rien. À vrai dire, j’ai l’habitude. Je n’ai pas dit que je ne les aimais pas. J’ai dit que je n’y voyais pas d’ordre. Cette abondance de chaos, est-ce votre Éden ? C’est ma façon de le chercher. J’ai parlé plus tôt de la pression d’être une figure publique. Je vous fais grâce de toute répétition, mais madame, dans mon monde, même l’anarchie relève du roi, et le chaos doit respecter le budget. Bonsoir. À plus tard, messieurs. Messieurs. Bienvenue à Versailles. Vous avez trouvé votre chemin sans difficulté, j’espère. Votre carte était merveilleusement précise. J’en aurai besoin pour repartir. Nous voyagerons quelque peu. Madame de Barra, messieurs Sualem et De Ville. Ils construisent l’aqueduc de Marly, qui se rendra jusqu’à Versailles, dans l’espoir d’atténuer la sécheresse qui y règne. Madame. Messieurs. Madame de Barra construira le bosquet des Rocailles de Versailles. L’eau, ou plutôt son absence, sera une préoccupation majeure. Maître, les ambitions du roi sont déjà… Vastes et changeantes, et nous devons les satisfaire. Aucun homme ne peut satisfaire une demande infinie. Les ordres du roi ne sont pas infinis. Ce sont les ordres du roi. Oui, mais il y a des limites à ce que l’aqueduc peut faire. Au début des travaux, j’avais cru comprendre que… Le passé est derrière nous. Notre tâche est de soumettre la nature à notre volonté, selon les plans actuels. Mais monsieur, cela coûte une fortune. L’aqueduc irriguera suffisamment les jardins de Versailles, car il le faut. Voilà vos consignes. Madame ? Il s’agit en gros de votre plan, le sixième de votre soumission, je crois. Cette partie est ma création originale. Voyez-vous ? Elle rejoint le bout de votre plan. Vous pouvez constater l’envergure des travaux. En effet. C’est un grand secteur plat. Une arène avec des gradins. C’est cela. L’orchestre sera ici. L’orchestre ? Une salle de bal. C’est une salle de bal extérieure. Nous avons une liste d’ouvriers. Choisissez les fournitures qu’il vous faut. Demandez les embellissements que vous jugez appropriés. Nous ne disposons pas d’un temps infini. Voici le budget. Tâchez de ne pas le dépasser. Maître ? Pourquoi moi ? Ces jardins sont assez grands pour qu’y résonne une autre voix que la mienne. Maman ! Je viens. Madame de Barra. Monsieur, pardonnez-moi de vous déranger chez vous, mais j’ai retravaillé les plans. Si nous remplissons un réservoir au sommet de la colline, nous aurons assez d’eau pour les fontaines et les travaux de construction. Nous aurons besoin de moins d’eau si nous la recyclons. La pression la forcera à recommencer la boucle. Et il y a une rivière ici, sous terre. Puis-je ? Bien sûr. Merci, madame. J’examinerai ces plans en détail. Excusez-moi d’aggraver l’agitation. J’ai l’habitude. Comme une bonne plante, je me soumets. Nous avons attendu une table de jeu durant une heure. Montespan les monopolisait avec Lauzun. Puis, nous avons entendu la nouvelle : sa maison brûlait. Nous croyions que c’était la fin de sa bonne fortune. Mais non. La marquise a continué à jouer. Ses enfants en sécurité, que pouvait-elle faire ? Elle a fait preuve d’un bel esprit et a été applaudie pour ça. Cette robe me va-t-elle bien, André ? André, m’écoutez-vous ? Elle vous va à ravir. Qu’étudiez-vous de si important ? Des plans. Pour Versailles. Ce sont les dessins que cette femme a apportés ? Oui. Je vois. Boutonnez mes gants pour moi, André. Des instruments peu précis. C’est ce qui fait la force de notre union. Vous êtes créatif, mais peu apte aux manœuvres délicates. Ne l’oubliez pas, André. C’est moi, l’experte. Vous n’êtes que le jardinier, malgré votre renom. Sans moi pour promouvoir vos intérêts, eh bien, vous n’avez qu’à utiliser votre célèbre imagination. Chère madame de Barra Ça suffit pour aujourd’hui. Que… Où allez… Où allez-vous ? Luc ? Vous faites peine à voir, madame. À quelle heure étiez-vous debout ? Faisiez-vous de l’insomnie ? Je ne m’en souviens pas. Il faut prendre mieux soin de vous. Vous ne tiendrez pas le coup. Que deviendrons-nous alors ? Je trouve toujours une solution. C’est arrivé aujourd’hui. Qu’est-ce qui est écrit ? Qu’est-ce qui est écrit ? Les connaissez-vous ? Monsieur Duras. Il faut savoir gérer les ouvriers. Sinon, on se retrouve avec les pires. L’équipe que vous