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Radio RIG 90.7 FM

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Qu’est-ce qui fait battre votre cœur ? Avez-vous un être aimé ? Je ne peux pas le dire. Pourquoi ? À cause d’une affaire personnelle. Si personnelle que même votre amour n’en saurait rien ? Le moment est venu, madame, d’affronter notre passé, vous et moi, et de vivre dans le présent. J’écrirai une lettre d’un jardinier à un autre, disons, en échange pour ces graines qui vont germer. Ce sera votre introduction à la cour, où mon regard ne vous quittera pas. Je n’oublierai pas notre journée au jardin, madame de Barra. Toujours en train de bricoler, André ? Ça m’aide à réfléchir. C’est pour vous. Il y a une fleur de lis dessus. Est-ce du roi ? Est-ce une invitation ? Avez-vous besoin de quelque chose ? André ? Pourquoi ce secret ? Puisque vous le demandez, je dois vous dire que je pars pour Fontainebleau cette semaine. Fontainebleau ? On ne m’a pas informée qu’il y avait des activités. La marquise a dû oublier. Je m’y rendrai seul. Voilà comment sont les choses, madame. Excusez-moi. Madame de Barra. Dois-je considérer qu’elle fait partie de votre vie ? André, une ouvrière ? Je suis un ouvrier, madame. C’est ce métier qui vous fait vivre. Très drôle. Vous vivez peut-être un fantasme, elle et vous. Qu’il en soit ainsi. Mais je vous demande de la tenir loin de notre vie. Si cette liaison était connue, je serais ridiculisée. J’en ai la chair de poule. Je vous rappelle que c’est vous qui avez commencé. C’est vous qui avez dicté notre façon de vivre. Et vous l’avez fait, madame, alors que j’avais besoin de vous. André. Je nous sens à la croisée des chemins. Je veux que nous empruntions le bon. Vous saviez le mal que vous faisiez, mais vous avez vécu votre vie à votre guise sans que je vous gêne. Je vous demande de m’accorder la même courtoisie. André, vous devez faire le choix sensé. Ne m’excluez pas, je vous en supplie. Je vous ai déjà suppliée. L’avez-vous oublié ? Je vous donnerai le même conseil que vous m’avez donné alors. Vous avez dit : « L’important est de se sentir spécial. « Si nous ne nous faisons plus sentir spécial l’un et l’autre, « nous devons l’accepter « et chercher du réconfort ailleurs « avec d’autres. « C’est un contrat honnête, mon cœur. « Vous vous y habituerez. » C’est ce que vous avez dit. Comment est le pain racinaire ? Un peu sec. Trempez-les toute la nuit. Ce sera peut-être inutile. Attachez-les bien, alors. Il faudrait couvrir les gradins. J’ai besoin de plus de corde. J’ai besoin de manger. Au chaud. Allez-y, je vous suivrai. Madame de Barra. Je m’appelle Le Nôtre. Madame. Avez-vous déjà vu une personne et su qu’elle changerait votre vie ? Vous êtes veuve, je crois. Vous êtes sûrement esseulée. Je sais depuis un moment qu’André a un bonheur secret, mais les ambitions de mon mari m’appartiennent. Vous n’êtes pas la première, et en ce moment, je crois, pas la seule. Vous ne ferez que passer dans sa vie. Comprenez-moi, madame. Mon mari et moi sommes heureux ainsi. Vous êtes jolie. Nous avons trouvé la vanne qui relie la fontaine au réservoir. Si nous le remplissons, la pression augmentera, et le bosquet sera inondé. Faites-le. Plus tard. Mettez du bois pour tout retenir ! La vanne doit être ouverte ! Il faut d’autres hommes ! Prions. Au diable tout ça. Merci. Pourra-t-on le réparer ? Oui. Les gradins étaient trop faibles. La vanne est restée ouverte. Cela, comme la tempête, n’est pas votre faute. Que devrais-je faire ? Vous adapter. Comme une plante bien entraînée ? Comme une plante bien entraînée. Suis-je un divertissement pour vous ? Pas du tout. Je n’ai pas l’habitude de tout ceci. Est-ce honnête ? L’êtes-vous ? Non. Je ne suis pas honnête depuis que je vous ai vue au jardin. Votre cœur bat avec passion. Le mien bat, simplement. Je n’ai rien à offrir à une telle merveille. Si vous avez faim, je vous nourrirai. Si je perds la tête, vous me le direz. Vous n’êtes pas folle. Vous ne me connaissez pas encore. Avez-vous faim ? Je suis affamé. N’êtes-vous pas heureuse ? Je le suis. C’est pour ça que je pleure. Je ne peux pas. Je ne peux pas. Ne me demandez rien. Que dois-je dire ? « C’est original » ? « Continuez indéfiniment » ? Est-ce ce que vous attendez ? Vous travaillez avec madame de Barra. Appuyez-vous cette conception ? Si je puis dire, Votre Majesté, j’étais sceptique, comme vous, au début. Et maintenant ? Elle m’a convaincu, Votre Majesté. C’est la nature qui nous a compliqué la tâche, sire. La perfection ne cède pas à la nature. Que diable sont ces choses ? Heureux que vous le demandiez, sire, car ça, c’est l’essence de madame de Barra. Inhabituelle, sire. Puis-je vous montrer, Majesté ? Rappelez-vous ce que j’ai dit des nymphes et des bergers. Avec l’âge, nous voyons plus clairement. Ce projet, est-il digne de nous ? La vision de madame de Barra est sans précédent. On ne peut qu’accorder notre confiance à ceux qui innovent, sire. Elle sait décrire la beauté avec tant d’imagination. Son art, plus que tout ce que je connais, est digne du roi. Je ne vois que de la boue. Je réfléchirai à vos paroles plus tard. Pour l’instant, dites à madame de Barra que je la verrai à Fontainebleau. Je ne sais pas quelle histoire cela raconte ni de quelle machination cela fait partie. C’est une fin désagréable pour nous deux, et j’en suis désolé. Bienvenue à Fontainebleau. Antoine. Vous êtes en beauté. Je crois que c’est obligatoire. Oui, mais pour certaines, c’est un plus grand défi. Pour vous, cela semble venir naturellement. Ne m’en parlez pas, madame. Les dépenses me ruinent, et pis encore, elles nuisent à mon jeu. J’avoue que mon escorte fait partie d’un petit complot. Que voulez-vous dire ? Bien des gens ont hâte de vous connaître. Je ne suis personne. D’où vient cet intérêt ? Madame, la réponse est évidente. Voyez comment on vous regarde. Vous n’êtes personne, là où chacun est quelqu’un, et pourtant, vous êtes ici. Cela vous donne de l’importance. Surtout si vous savez converser. Les mots sortent tout seuls. Vous voyez ? On nous regarde avec intérêt, car vous me faites rire. Mais les hordes ne vous auront pas. Je dois vous conduire à une personne en particulier. La marquise de Montespan. Si vous saviez ce que j’ai dû faire, madame.